Les biothérapies dans le traitement de l’eczéma

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Le dupilumab(anti-IL4/IL13R) est disponible en France depuis mars 2017 pour le traitement de la dermatite atopique de l’adulte après échec ou contre indication à un traitement par ciclosporine. Son autorisation de mise sur le marché (AMM) a été obtenue grâce aux données des études SOLO 1 et 2 qui ont inclus 1 379 patients ayant une dermatite atopique modérée à sévère. À la semaine 16, et en monothérapie de dupilumab,environ 50 % des patients obtenaient un EASI 75. Dans l’étude CHRONOS (dupilumab + dermocorticoïdes), ce taux était de 64 % de patients atteignant un EASI 75 (versus 23 % pour le groupe placebo + dermocorticoïdes). La réponse était prolongée dans le temps [4].  La posologie de ce traitement administré par voie sous-cutanée (injection) est une dose de charge de 600 mg puis 300 mg toutes les 2 semaines. Une Autorisation Temporaire d’Utilisation (ATU) est possible pour le traitement des adolescents de 12 à 17 ans qui nécessitent un traitement systémique.

    • Les perspectives

 L’ustékinumab (anti-IL12/IL23) semblait prometteur avec quelques séries de cas publiées. Dans une étude randomisée contre placebo, cette biothérapie n’a pas montré d’efficacité supérieure au placebo et peut donc être oubliée dans cette indication.

Plusieurs autres biothérapies sont en développement en phase II, et parfois déjà en phase III (tralokinumab et lebrikizumab).

 Le fezakizumab (anti-IL22) a montré une efficacité de 36,4 % sur la réduction du SCORAD versus 22,3 % pour le placebo. C’est un traitement intraveineux qui serait indiqué pour des patients ayant un eczéma sévère.

 Le nemolizumab (anti-IL31) a été évalué chez 264 patients. Il a montré une efficacité sur le prurit mais pas sur l’EASI, le SCORAD et la surface atteinte. Son développement se poursuit mais dans l’indication prurit (notamment avec une étude dans le prurigo nodulaire).

Le lebrikizumab (anti-IL13), à la dose de 125 mg toutes les 4 semaines, a permis l’obtention d’un EASI 50 chez 82 % des patients versus 62 % des patients sous placebo.

 Le tralokinumab (anti-IL13) a été évalué chez 204 patients : 73,1 % obtenaient un EASI 50 versus 51,7 % des patients sous placebo.

Auteur: Dr Ziad Reguiai, Dermatologue, polyclinique de Courlancy Reims-Bezannes (51)